L’heure tunisienne : ni en avance, ni en retard… juste à l’heure d’ici.

Ce n’est ni de la paresse, ni du désordre.

C’est un rythme. Une manière de vivre le temps sans le subir.

En Tunisie, on ne court pas après les minutes : on les apprivoise. Et si on arrive “un peu en retard”, c’est qu’on arrive au bon moment… pour nous.

Il est 18h. Enfin, presque.

Peut-être 18h15, peut-être 17h50. En Tunisie, l’heure exacte est un concept souple. On dit souvent « je suis en route », alors qu’on est encore sous la douche. On promet d’arriver à 15h, et on débarque à 16h avec un sourire, et zéro stress.

Ce n’est pas qu’on ne respecte pas le temps. C’est juste qu’on l’interprète autrement. Pour nous, l’essentiel, c’est d’être là. D’être vraiment là. Pas de pointer à la minute près. Pas de s’excuser 20 fois. D’ailleurs, personne ne t’en voudra si tu es “un peu” en retard parce que tout le monde l’est un peu aussi.

Et puis, il y a les expressions :

« Netle9aw à 9h ? » (Mais réellement à 9h30).
« Nji taw taw » (dans une demi-heure, peut-être).
« Bech nebdaw à l’heure » (jamais. Ce sera toujours plus tard).

Mais attention, ne t’y trompe pas. Ce n’est pas du laxisme. C’est une forme de flexibilité sociale. Une adaptation culturelle où l’imprévu fait partie du quotidien.

Alors oui, l’heure tunisienne peut agacer ceux qui mesurent leur vie à la seconde. Mais elle peut aussi rassurer ceux qui veulent souffler. Respirer. Prendre le temps.

Parce qu’au fond, vivre à la tunisienne, c’est peut-être ça :

comprendre que le temps est précieux, justement parce qu’on le prend.

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