Pas besoin de traducteur pour comprendre Balti. Il suffit d’écouter. Derrière chaque punchline, une rue, un regard, une colère, un rêve étouffé ou un amour qui survit. Ce n’est pas juste du rap.
C’est une radiographie brute de la Tunisie. Et à sa manière, Balti est un vrai « Tounsi Maker » : il a donné une voix à ceux qu’on n’écoutait pas, et une langue à ceux qui avaient trop à dire.
Asslemaa.
Tu connais peut-être ses morceaux, tu les as sûrement chantés en voiture ou entendus au fond d’un café. Mais as-tu déjà écouté Balti vraiment ?
Parce qu’écouter Balti, ce n’est pas seulement suivre un rythme. C’est plonger dans un pays réel, avec ses contradictions, ses blessures et ses espoirs.

Mais Balti, c’est plus qu’un artiste. C’est un parcours.
Né dans une Tunisie en pleine mutation, il n’est pas sorti d’une école de musique huppée ni d’un télécrochet. Il a commencé dans sa chambre, avec des rêves plus grands que sa ville. Il a cru en lui quand personne ne misait sur le rap. Il a rappé en tunisien quand tout le monde lui disait que ça ne passerait jamais. Il a écrit ses textes pour ceux qui n’avaient pas de micro, pas de voix, mais beaucoup à dire. C’était brut, c’était vrai, c’était nous.
Son style ? Un mélange de sonorités modernes et de paroles ultra-locales. On y retrouve la Tunisie des années 2000, celle de l’après Ben Ali, des embouteillages de l’Ariana, des mères fatiguées et des fils qui galèrent. Il parle d’immigration, de galère, de loyauté, de solitude, de fierté, d’honneur, de ce besoin de briller sans trahir ses origines.
Mais ce qui rend Balti encore plus intéressant, c’est son évolution. Petit à petit, ses clips ont commencé à tourner sur les écrans, ses sons dans les cafés, ses paroles dans les cœurs. Il a su évoluer, grandir avec son public, sans jamais le trahir. Il est passé du rap underground à la pop urbaine tout en gardant son âme tunisienne.

Il est devenu une icône. Pas seulement en Tunisie, mais dans tout le monde arabe. Il est applaudi à Dubaï, chanté au Liban, reconnu en France. Pourtant, il n’a jamais trahi son identité. Il n’a jamais fait semblant. Il est resté ce gars du peuple, ce rappeur au franc-parler, ce conteur urbain. Il est devenu une inspiration pour toute une génération. Une preuve vivante que rien n’est impossible quand on bosse avec amour, acharnement, et un peu d’insolence.
Et dans un pays où l’on juge vite, Balti est resté droit dans ses baskets. Il a assumé ses succès commerciaux, sans oublier d’où il venait. Il est devenu une figure populaire dans le vrai sens du terme. Pas seulement célèbre, mais aimé.

Pourquoi il compte ?
Parce que la Tunisie a besoin de voix qui parlent fort, clair, et vrai.
Parce qu’il a montré que notre dialecte pouvait être musical.
Parce qu’il a prouvé qu’un jeune de Tunis pouvait remplir une salle à Paris, sans avoir à renier son identité.
Parce qu’il représente ceux qui bossent, qui tombent, qui se relèvent, qui doutent, mais qui continuent à croire en leur place dans le monde.
Balti, ce n’est pas juste un chanteur. C’est un phénomène culturel.
Un miroir pour une jeunesse qui a longtemps eu l’impression qu’elle ne comptait pas.
Et rien que pour ça, il mérite sa place dans Tounsi Makers.
Alors si un jour tu veux comprendre la Tunisie d’en bas, celle qui rêve les yeux ouverts…
Écoute Balti. Pas juste pour la musique. Pour ce qu’il dit, et surtout, pour ce qu’il représente.