Il y a des liens qu’aucune distance ne peut briser.
Entre la Tunisie et la Palestine, ce n’est pas une histoire de frontières, mais une histoire de cœur. Un lien qui traverse les époques, les générations, et qui fait battre les rues de Tunis au rythme de Gaza. Parce qu’ici, soutenir la Palestine, ce n’est pas un choix. C’est une évidence.

Asslemaa, min Tounes. Min bled il kalma fiha mazalet Horra.
Ici, la solidarité ne se crie pas… elle se vit ! Depuis toujours, la Tunisie a pris la parole quand d’autres la perdaient. Elle a offert un refuge quand beaucoup fermaient les frontières. Elle a crié quand le silence devenait complice. Depuis toujours, la Tunisie a fait de la cause palestinienne une affaire de cœur, de peuple, de dignité. Ce n’est pas une position diplomatique, ni un effet de mode. C’est un lien ancien, ancré dans nos rues, nos familles, nos discours, nos silences parfois, mais surtout dans nos actes.

Un lien qui traverse les décennies
Dans les années 1980, après l’expulsion de l’OLP du Liban, Tunis a accueilli Yasser Arafat et son mouvement, jusqu’après les Accords d’Oslo en 1994. Puis, en 1985, l’attaque israélienne sur le quartier général de l’OLP à Hammam al‑Chott, près de Tunis, a tué à la fois Palestiniens et Tunisiens, un choc profond dans la mémoire nationale.
C’est de Tunis, encore, que partiront des soutiens, des médecins, des voix, des prières.
Tu veux entendre une phrase qui résume cette histoire ? « إذا ضاقت بكم السبل اذهبوا إلى تونس فيها رجال يعشقون فلسطين. » – ياسر عرفات “Quand toutes les routes vous semblent fermées, allez en Tunisie : là-bas vivent des hommes qui aiment la Palestine.” – Yasser Arafat

Et aujourd’hui encore, rien n’a changé. Les générations passent, mais rien ne s’efface. Quand Gaza souffre, la Tunisie vibre, réagit, se mobilise. Après le 7 octobre, la réaction a été immédiate.
La voix tunisienne ne tremble pas. Elle s’élève dans les rues, dans les posts Instagram, dans les mosquées, dans les classes, sur les murs des villes, dans les refrains chantés au stade comme à la manif. On allume les bougies, on boycotte, on débat, on pleure parfois devant des images insoutenables. Mais on parle. On continue de parler.



La Tunisie reste unique en Afrique et au monde arabe : elle a signé le Statut de Rome pour la Cour Pénale Internationale, elle s’oppose à la normalisation avec Israël et elle défend la légalité et la justice internationale.
Le convoi « Soumoud » : l’urgence en action
Ces derniers jours, un convoi d’environ 1 500 Tunisiens, organisé par la société civile, a traversé la Libye pour atteindre la frontière de Gaza. Un geste symbolique, solidaire, engagé : et pour la première fois, ces actions sont soutenues par des ONG comme la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme, l’Union des journalistes, les médecins, les avocats…
Ce n’est pas une question de religion, ni de politique. C’est une question d’humanité. Et ici, l’humanité, on la crie haut et fort.
À l’heure où les inégalités grandissent, où les droits sont bafoués, dire Free Palestine ou appuyer un convoi, c’est refuser de se taire.
Parce qu’on sait ce que c’est que de se battre pour sa dignité. Parce qu’on croit encore à l’espoir. Parce qu’un jour, ce peut être toi ou ta famille qui aura besoin de soutien. Et parce que l’histoire a commencé ici, dans ces rues, dans ces esprits, dans cette Tunisie…
Alors oui … la Tunisie est petite. Mais sa voix, quand elle parle pour la Palestine, devient immense.

Merci à chaque voix tunisienne, dans la rue ou en silence, pour garder vivante la flamme de la justice.
